Les aliments génétiquement modifiés : Partie 1 (SQ-40)
Albert Einstein a un jour déterminé que si les abeilles disparaissaient de la surface de la terre, les humains disparaitraient à leur tour après seulement quatre ans. Pourquoi évoquons-nous cette information? Eh bien les populations d’abeilles chutent à un rythme inquiétant et les scientifiques attribuent cette tendance à la surutilisation de pesticides, ce qui est particulièrement dû aux cultures génétiquement modifiées (GM).
La planète entière parle des OGM. Le débat sur les effets à long terme sur notre santé ainsi que la manière dont ils déclenchent des problèmes environnementaux est très animé. Alors que les défenseurs des OGM affirment que la technique ne consiste qu’en de la simple hybridation végétale effectuée à un niveau supérieur et sans effets néfastes, de plus en plus de scientifiques sont d’opinion que les aliments génétiquement modifiés n’ont rien de naturel et qu’ils comportent d’énormes risques pour la santé et l’environnement. Mais que sont exactement les OGM? Et pourquoi en faisons-nous toute une histoire? Y a-t-il de bonnes raisons de s’inquiéter?
Il s’agit d’une série en 3 parties sur les OGM. Dans la première partie, nous allons discuter de la manière dont la technologie des OGM fonctionne et des raisons pour lesquelles elle est radicalement différente de ce que nos agriculteurs font depuis des milliers d’années. Examinons donc tout cela.
Que sont les OGM?
Les OGM sont des organismes génétiquement modifiés, créés à l’aide de techniques de modifications génétiques relativement nouvelles :
- Les scientifiques isolent et extraient les gènes d’intérêt d’une espèce d’organismes (par exemple des bactéries, des virus, des insectes, des animaux ou des plantes)
- Ce gène y est introduit et artificiellement recombiné avec les gènes de l’organisme hôte (plante)
L’objectif? Les gènes sont porteurs d’informations permettant de créer des protéines qui, elles, sont à la source de traits spécifiques. Lorsqu’un gène d’un organisme est transféré dans une plante, celle-ci va alors exprimer le trait souhaité lié au gène transféré (transgène). Par exemple, le Bacillus thuringiensis, ou Bt, est une bactérie qui produit des protéines toxiques qui tuent les insectes. Lorsque les gènes du Bt sont transférés dans l’ADN du maïs, les nouveaux gènes permettent à ce dernier de produire ses propres protéines tueuses, réduisant ainsi de manière significative l’usage de pesticides nocifs.
Mais pourquoi les OGM?
Les biotechnologies et les entreprises agricoles conçoivent les OGM comme étant une stratégie efficace pour créer des cultures de haute qualité qui possèdent une meilleure résistance aux maladies et aux parasites, en plus d’accroitre les récoltes et la nutrition. L’usage réduit de pesticides est également un bénéfice attendu, et il n’est certainement pas négligeable. L’introduction des cultures d’OGM et leur promotion actuelle est basée sur l’idée que la consommation de ces aliments est sans danger et qu’ils constituent une solution durable pour nourrir la population mondiale croissante.
Alors, les aliments GM sont-ils sans danger?
L’opinion est divisée. Les défenseurs des OGM affirment que les modifications génétiques ne sont rien de plus qu’une extension de la manière dont les agriculteurs créaient traditionnellement des plantes hybrides. Mais la vérité est que la technologie GM est fondamentalement différente, autant en ce qui a trait à la technique qu’au concept. Les preuves scientifiques indiquent que les cultures GM :
- Peuvent causer des allergies et d’autres problèmes de santé
- Engendrer des super herbes, ce qui résulte en une augmentation de l’usage de pesticides
- Sont une grave menace pour notre environnement
Lors de l’hybridation naturelle de plantes, les agriculteurs travaillent soit avec les mêmes espèces de plantes, soit avec des espèces de plantes qui sont étroitement liées, afin de créer de nouvelles variétés qui sont meilleures en termes de récoltes et de nutrition, et qui sont résistantes aux rudes conditions environnementales ainsi qu’aux parasites. Ces espèces ont une histoire évolutionnaire en commun et ont développé des compatibilités génétiques. Qu’est-ce que cela veut dire? Lorsque les gènes sont transférés entre des espèces étroitement liées, il y a un certain type prédictibilité et les gènes sont transférés de manière organisée.
Toutefois, avec la technique GM, un gène est extrait d’un organisme puis introduit dans un autre, qui appartient à une espèce totalement différente ou qui, au mieux, appartient à une espèce éloignée. Ce n’est pas quelque chose qui se produit naturellement. La nature a créé des barrières génétiques entre les espèces non apparentées – afin de prévenir l’introduction de nouvelles ADN qui pourraient engendrer des conséquences inattendues. Or, lors du processus GM, ces barrières naturelles créées sont manipulées et même détruites. Le résultat? La recombinaison forcée de gènes entre des espèces non apparentées – lorsque transférés d’une bactérie, d’un virus et même d’un animal à une plante – donne lieu à des traits uniques aux ramifications imprévues.
De plus, le processus d’ingénierie génétique est :
- Basé sur une théorie scientifique erronée selon laquelle un gène ne code qu’une seule protéine.
La technologie des OGM est basée sur une théorie d’après laquelle un gène ne code qu’une seule protéine. Nos gènes contiennent un plan ou un semble d’instructions pour créer des protéines. Ces protéines sont à la source de nos traits physiques ainsi que de certaines de nos fonctions, et elles déterminent notre croissance et notre survie.
En se basant sur cette théorie, l’ingénieur en génétique va isoler un gène d’intérêt d’un organisme et va l’insérer de force dans un autre. Puisqu’un gène ne code supposément qu’une seule protéine, cela veut dire que seuls les traits souhaités seront transférés et ce, sans aucun effet inattendu. En résumé, l’introduction d’un seul gène résultera en un changement unique, planifié et souhaité.
Mais le fait est que :
- Un gène peut coder jusqu’à des milliers de protéines.
Le Human Genome Project a découvert que la « théorie fondamentale » est erronée et qu’un gène code plus d’une protéine. Cela signifie que les gènes opèrent dans un environnement extrêmement complexe qui n’a toujours pas été entièrement exploré et compris. C’est pourquoi même la moindre perturbation dans le processus typique peut résulter en des changement inconnus et imprévus du génome de l’organisme hôte – ce qui peut donner lieu à des conséquences non souhaitées, non planifiées et potentiellement dangereuses.
La modification génétique : une technologie dangereuse?
- L’introduction d’un gène étranger est un processus incontrôlable et aléatoire.
- Ainsi, le gène introduit peut causer des mutations – des perturbations inattendues dans la composition génétique (ADN et protéines) de la plante hôte.
- Puisqu’un gène peut créer plus d’une protéine, ce processus aléatoire peut créer des protéines anormales ou nouvelles, qu’autrement, on ne retrouverait pas dans les aliments.
- Et par conséquent, ces nouvelles protéines peuvent créer des toxines dans les aliments et déclencher des réactions allergiques.
Le verdict?
Bien qu’il n’y ait peut-être pas de consensus scientifique en ce qui a trait au danger des OGM, les études récentes indiquent que les OGM peuvent avoir des effets néfastes immédiats et à long terme sur notre santé ainsi que sur l’environnement. Il doit bien y avoir une raison pour laquelle plus de 64 pays ont entrepris de, soit faire étiqueter les aliments GM, soit complètement les bannir, à l’exception notable des É.U.
Et qu’en est-il des études qui prouvent que les cultures GM sont sans danger? Il a été démontré que la plupart de ces études pro-OGM ont été menées sur de courtes périodes et ont été basées sur des méthodologies non conformes.
Un article tout à fait remarquable intitulé «
Seedy Business » l’explique clairement et judicieusement : « La US FDA affirme qu’elle est "confiante" que les OGM qui sont actuellement sur le marché sont sans danger. Mais elle ne mène pas d’essais de sécurité sur les OGM. Elle ne patronne pas non plus d’essais indépendants à cet effet. Elle n’exige pas d’essais de sécurité indépendants. Elle n’exige pas d’essais de sécurité à long terme, pour découvrir les effets néfastes qui se manifestent tardivement. Elle n’a pas accès à toutes les données ni à tout le contenu des essais de sécurité de l’industrie. Et elle n’exige pas d’essais épidémiologiques post-commercialisation. Sans ce type d’essais, et sans un accès total aux données de l’industrie, la US FDA ne peut décréter ou certifier de manière crédible que les OGM sont sans danger. »
Or, quels sont les effets de la consommation de cultures GM sur la santé? Quel en est l’impact sur l’environnement? Ne manquez pas le prochain article de notre série sur les OGM, dans lequel nous aborderons plus en détails ces impacts négatifs.
Traduit par: Claire S. E
Références:
- de Vendômois JS, Cellier D, Vélot C, Clair E, Mesnage R, Séralini GE. Debate on GMOs health risks after statistical findings in regulatory tests. Int J Biol Sci. 2010 Oct 5;6(6):590-8.
- I.M. Zdziarskia, J.W. Edwards, J.A. Carman, J.I. Haynes. GM crops and the rat digestive tract: A critical review. Environment International. Volume 73, December 2014, Pages 423-433
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