Ce que vous devez savoir sur l’épidémie de virus Zika (SQ-4)
L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a déclaré que le virus Zika constituait une urgence de santé publique de portée internationale, et ce, principalement parce que l’on suspecte un lien entre le virus et la microcéphalie, une anomalie neurologique congénitale. Le gouvernement du Salvador a ensuite émis un avis conseillant aux femmes du pays d’éviter la grossesse jusqu’en 2018, une étrange recommandation certes, mais elle souligne la gravité de l’épidémie de Zika ainsi que des complications sous-jacentes, peu importe le débat sur ses origines.
La propagation du virus Zika transmis par les moustiques est effrénée dans plusieurs parties du continent américain ainsi que des Caraïbes, et, selon l’OMS, jusqu’à quatre millions de personnes pourraient en être infectées d’ici la fin de l’année. À l’heure actuelle, l’épicentre de l’infection par le virus Zika est le Brésil, qui connait la plus grande éruption connue à ce jour.
Qu’est-ce que le virus Zika?
Zika est un virus à ARN qui est essentiellement propagé par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedes, pincipalement l’Aedes aegypti, qui prolifère dans les chaudes régions tropicales et subtropicales. C’est cette même espèce de moustique qui transmet le chikungunya, la dengue et la fièvre jaune.
Voici une brève liste des caractéristiques du moustique Aedes aegypti :
- Agressivement actif à l’aube et à la tombée de la nuit; pique généralement durant la journée, ainsi qu’en fin de journée et en soirée.
- Seule la femelle moustique pique.
- Se nourrit de manière intermittente et pique plus d’une personne lors de sa période d’alimentation, propageant ainsi l’infection plus rapidement.
- Les œufs peuvent survivre jusqu’à un an sans eau. Lorsqu’ils ont accès à de l’eau, même de petites flaques d’eau stagnante suffisent, les œufs éclosent et deviennent des moustiques.
- Ne peut voler que sur une distance de 400 mètres, ne peut donc pas voyager de région en région.
- Se trouve autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Les moustiques deviennent infectés par le virus Zika lorsqu’ils piquent une personne infectée, et ils le transmettent ensuite à d’autres personnes. Toutefois, de nouveaux cas qui ont été rapportés indiquent que d’autres modes de transmission possibles émergent et les scientifiques pensent qu’en plus de la transmission par moustiques infectés, il ne faudrait pas écarter la transmission par contact sexuel ou par transfusion sanguine [1] [2]. Le virus Zika peut également être transmis dans l’utérus par la femme enceinte à son bébé. La dernière épidémie de Zika étant sur le continent américain, les scientifiques travaillent avec une énergie et une concentration renouvelées à comprendre le virus quant aux manières possibles dont il peut se propager, et à savoir si l’infection peut causer d’autres complications graves en plus de ce que nous connaissons déjà.
Les symptômes de l’infection par le virus Zika et ses complications
L’infection cause des symptômes seulement chez une personne sur cinq. La grande majorité des personnes infectées par le virus Zika ne présentent aucun signe et chez ceux qui en présentent, les symptômes les plus communs sont la fièvre, des éruptions cutanées accompagnées de rougeurs et de démangeaisons, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires, et une conjonctivite (yeux rouges et enflammés). Les personnes infectées se rétablissent généralement dans un délai de deux à sept jours, et on n’en meurt que très rarement. Vu la bénignité de ces symptômes et le fait qu’ils ne représentent pas une menace potentielle pour la vie, qu’est-ce qui fait que le virus Zika est une urgence de santé publique de portée internationale? Malheureusement, l’exposition au virus Zika est associée à deux assez rares, mais graves complications.
Microcéphalie
Les chercheurs pensent que le virus Zika pourrait avoir un lien causal avec la microcéphalie, une rare condition à cause de laquelle le bébé nait avec une tête anormalement petite et, souvent, avec des dommages cérébraux. Alors que les spécialistes de la santé n’ont pas encore établi de lien entre le virus Zika et la microcéphalie, de plus en plus d’éléments le suggèrent. Depuis le début de l’épidémie de virus Zika, environ 4 000 nourrissons sont nés avec cette anomalie congénitale, un nombre 20 fois plus élevé que prévu. Nous ne savons toujours pas si le virus Zika cause réellement cette anomalie congénitale, ni de quelle manière le virus pénètre le placenta et cause des dommages au cerveau du fœtus. Les spécialistes n’ont pas non plus déterminé à quel stade de grossesse les risques sont les plus importants. Cependant, le premier trimestre est considéré comme étant la période la plus dangereuse, sachant qu’à ce stade, certaines femmes ne sont pas encore conscientes de leur grossesse.
Les nouvelles découvertes détiennent peut-être les éléments qui nous permettront de connaitre les effets potentiels du virus Zika sur le cerveau en développement du fœtus. Dans une
étude de cas récemment publiée dans The New England Journal of Medicine (10 février 2016), des chercheurs slovènes ont rapporté avoir trouvé des traces de ZIKV dans le tissu cérébral d’un fœtus dont la mère vivait au Brésil au moment où elle est tombée enceinte, avant de retourner en Slovénie vers la fin de sa grossesse. La mère avait souffert de symptômes du virus Zika à la fin du premier trimestre. Alors que les échographies effectuées durant le deuxième trimestre n’ont rien révélé de suspect, la scanographie faite au troisième trimestre a montré des dommages massifs au cerveau du fœtus. Les scientifiques ont découvert un cerveau extrêmement anormal – qui était non seulement anormalement petit, mais qui était également dépourvu de plis neuronaux. Bien qu’il ne s’agisse peut-être pas d’une preuve concluante que le virus Zika soit la cause de l’augmentation du nombre de cas de microcéphalie, cela s’ajoute tout de même aux indices déjà existant.
Comme l’a affirmé la directrice générale de l’OMS Margaret Chan dans une
déclaration, « bien qu’un lien causal entre l’infection par Zika durant la grossesse et la microcéphalie n’ait pas été établi, les preuves circonstancielles semblent aller dans ce sens et sont extrêmement inquiétantes ».
Syndrome de Guillain-Barré
Une autre complication de l’infection par le virus Zika est sa possible association avec le Syndrome de Guillin-Barré (SGB), une rare maladie auto-immune, souvent déclenchée par des infections. Elle est caractérisée par une attaque lancée par le système immunitaire du corps contre des parties du système nerveux périphérique – résultant en une faiblesse musculaire, des sensations de picotements et, dans certains cas, une paralysie. Ces symptômes peuvent durer quelques semaines ou plusieurs mois. Heureusement, le SGB est une très rare complication et la plupart se rétablissent complètement du SGB. (Les cas sévères sont rares, mais dans certains des cas les plus sévères, certaines personnes peuvent souffrir d’un dommage permanent avec une paralysie totale.) Bien que le lien entre cette complication neurologique et auto-immune ne soit pas encore établi, l’épidémie de virus Zika en Polynésie française en 2013 a révélé une montée brusque du nombre de cas du Syndrome de Guillin-Barré.
Comment se protéger du virus Zika?
Actuellement, il n’existe aucun vaccin ou traitement contre le virus Zika. Vous pouvez seulement prendre des mesures préventives qui peuvent vous aider à éviter de contracter l’infection [3].
- Puisque les femmes enceintes sont plus à risque en raison du dommage potentiel au cerveau du bébé à naitre et qu’il n’est pas possible d’éviter complètement d’être piqué par les moustiques, The Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont déconseillé aux femmes enceintes de voyager dans les pays ou les territoires dans lesquels l’épidémie de Zika se répand à un rythme effréné. Les CDC ont émis des alertes aux voyageurs pour de tels endroits.
- Éviter tout voyage non essentiel.
- Lorsqu’en voyage dans des pays où la propagation de l’épidémie de Zika est effrénée, il est conseillé aux gens d’éviter ou de minimiser les piqûres de moustiques en :
- Demeurant dans des pièces climatisées ou dont les fenêtres et les portes sont pourvues de moustiquaires.
- Dormant sous des moustiquaires.
- Utilisant des insectifuges homologués par l’EPA en tout temps, et en particulier lorsqu’à l’extérieur.
- Couvrant le plus possible le corps en portant des chemises à manches longues, des pantalons, des chaussures fermées et des chapeaux.
- Gardez votre environnement propre et vide ou couvrez les contenants qui peuvent recueillir de l’eau tels que les seaux, les pots de fleurs ou les pneus usés. De tels endroits sont de parfaites zones de reproduction pour les moustiques. (Nos capsules de purification d’eau tueront rapidement les larves de moustiques lorsqu’ajoutées à l’eau où les larves sont présentes. Cela empêchera toute future couvée de larves lorsqu’utilisées régulièrement.)
- Les femmes enceintes qui reviennent de zones affectées devraient être testées pour le virus Zika; particulièrement si elles présentent des symptômes s’apparentant à ceux de la grippe. Si vous êtes enceinte et vous pensez que votre partenaire masculin peut risquer de contracter le virus Zika, utilisez des condoms ou abstenez-vous d’avoir des contacts sexuels. Surtout, parlez-en à votre médecin. Voici un guide provisoire des CDC pour les femmes enceintes pendant une épidémie de virus Zika.
Existe-t-il des tests pour diagnostiquer une infection par le virus Zika?
Il n’existe pas de test largement accessible pour détecter l’infection par le virus Zika. Toutefois, un échantillon de sang peut être envoyé à un laboratoire spécialisé pendant la première semaine d’infection où des tests sophistiqués tels que la sérologie et la réaction en chaine de la polymérase (PCR) peuvent aider à détecter l’infection. Sachant cependant, que l’infection par le virus Zika est étroitement liée à des infections telles que la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune, une réaction croisée avec les tests de détection de ces virus peut survenir et ainsi donner un faux résultat positif.
Comment traiter l’infection par le virus Zika?
Et si on vous diagnostiquait une infection par le virus Zika? Bien qu’il n’y ait aucun vaccin ni aucun médicament homologué par la FDA qui soit disponible pour traiter les infections par le virus Zika, vous pouvez gérer les symptômes en prenant du repos et en buvant beaucoup de liquides pour éviter la déshydratation. Alors que les médicaments AINS tels que l’aspirine sont à éviter, on peut prendre de l’acétaminophène contre la fièvre et les douleurs articulaires. Assurez-vous également de prendre les mesures nécessaires pour éviter de transmettre le virus à d’autres.
Traduit par: Claire S. E
Références:
- Donald G. Mcneil Jr., Catherine Saint Louis and Nicholas St. Fleur. Short Answers to Hard Questions About Zika Virus. The New York Times. February 2016.
- Ashley Welch. Red Cross: Wait to donate blood after visiting Zika areas. CBS News. February 2016.
- Prevention. Centres of Disease Control and prevention.
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