Lien entre la fibromyalgie et le syndrome des jambes sans repos (SQ-13)
Une étude de 2010 publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine a révélé que les adultes souffrant de fibromyalgie (FM) sont beaucoup plus susceptibles de souffrir du syndrome des jambes sans repos (SJSR) que les personnes en bonne santé [1]. Selon Nathaniel F. Watson, docteur en médecine et l’un des auteurs de l’étude, « les troubles du sommeil accompagnent fréquemment fibromyalgie et ils sont souvent difficiles à traiter. Il semble évident d’après notre étude qu’une partie importante des troubles du sommeil liés à la fibromyalgie sont dus au syndrome des jambes sans repos. » [2]
Une autre étude, menée en 2014 et publiée dans le Journal of Back and Musculoskeletal Rehabilitation, indique également que « la prévalence du SJSR s’est révélée plus élevée dans les cas du syndrome de fibromyalgie (SFM) que dans la population normale et la qualité du sommeil ainsi que la qualité de vie étaient pires chez les patients atteints du SJSR. » [3]
Pourquoi est-ce que ces résultats sont importants? Les troubles du sommeil causés par le SJSR peuvent aggraver les symptômes de la fibromyalgie. À la lumière de ce lien, chaque patient atteint de FM devrait être examiné pour déterminer s’il est également atteint du SJSR. Le traitement du syndrome des jambes sans repos améliorerait certains des symptômes éprouvants de la fibromyalgie, ainsi que la qualité du sommeil.
La fibromyalgie ainsi que le syndrome des jambes sans repos sont tous les deux liés au sommeil de mauvaise qualité. La fibromyalgie est un trouble musculosquelettique caractérisé par des douleurs généralisées et inexpliquées aux muscles et aux articulations, accompagnées d’une fatigue extrême ainsi que de troubles du sommeil. Parmi les autres symptômes que l’on rencontre fréquemment chez les personnes atteintes de fibromyalgie il y a les raideurs matinales, des problèmes cognitifs et de mémoire, des symptômes s’apparentant à ceux de la grippe, des cycles menstruels douloureux, des maux de tête, des picotements ainsi que des engourdissements aux mains et aux pieds, et le syndrome du colon irritable [4]. Et environ 85 pourcent des personnes atteintes de fibromyalgie sont des femmes.
En revanche, le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble neurologique, et la personne qui en est atteinte ressent des sensations désagréables et étranges aux jambes souvent décrites comme étant des brûlures, des douleurs, des tiraillements ou des frissons – ce qui provoque une envie irrépressible de bouger les jambes. Les symptômes, allant du plus léger au plus douloureux, commencent généralement lorsque vous êtes assis ou étendu et ont tendance à être plus sévères en soirée et durant la nuit. Le fait de bouger les jambes ou de se lever les soulage temporairement. Le SJSR a pour conséquence qu’il devient difficile de s’endormir et il interfère avec le sommeil réparateur, sachant que la personne qui en est atteinte se lève plusieurs fois durant la nuit à cause de l’inconfort qu’elle ressent aux jambes. Sans le bon diagnostic et une bonne prise en charge, le SJRS peut engendrer des troubles du sommeil chroniques, et par conséquent un état de somnolence accrue pendant le jour, des problèmes cognitifs et de mémoire, et, essentiellement, une qualité de vie réduite.
La bonne nouvelle est que le syndrome des jambes sans repos peut être géré, ce qui peut également améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de fibromyalgie. Le lien entre la fibromyalgie et le sommeil est bien établi. En effet, la combinaison de la douleur généralisée chronique et de l’incapacité à dormir constitue un double revers pour les personnes souffrant de FM. Alors que la douleur chronique rend le sommeil difficile à trouver, l’épuisement qui en résulte, lui, intensifie la douleur. Ce cycle du manque de sommeil, de la fatigue et de la douleur grandissante se perpétue, ce qui ne contribue qu’à exacerber les symptômes de la FM.
D’un autre côté, le sommeil de qualité peut diminuer les symptômes de douleur, remonter le moral et même rompre ce cercle vicieux, ce qui permettra un sommeil de meilleure qualité le jour suivant. Et c’est pourquoi le fait de prendre en charge le syndrome des jambes sans repos par le bon traitement peut constituer la clé de la diminution de la fatigue ainsi que de la douleur chez les personnes souffrant de fibromyalgie.
En conclusion, il est important de comprendre qu’il existe un traitement contre le syndrome des jambes sans repos. Cette étude indique également que les antidépresseurs, souvent utilisés pour traiter la douleur et la dépression chez les patients atteints de FM, sont considérés comme pouvant causer le syndrome des jambes sans repos. Vous pouvez lire des articles de WebMD présentant d’excellentes stratégies concernant le sommeil
ici.
La fibromyalgie, le dérèglement mitochondrial et le stress oxydatif
La fibromyalgie (FM) est un trouble complexe dont on ne connait pas les causes. Toutefois, les récentes études ont démontré que le dérèglement mitochondrial joue peut-être un rôle dans les troubles fonctionnels observés dans la FM [5] [6]. De plus, le dérèglement mitochondrial pourrait être le résultat de carences en nutriments, de l’exposition à des substances chimiques [7] ou du stress oxydatif.
Les résultats d’une étude de 2013 ont mené à la formulation de l’hypothèse voulant que « l’inflammation puisse être une manifestation du dérèglement mitochondrial présent dans la physiopathologie de la FM chez plusieurs patients, ce qui indique que les mitochondries pourraient potentiellement être une nouvelle cible thérapeutique. » [8]
Une étude de 2015 publiée dans l’Advances in Psychosomatic Medicine rapporte que « l’inflammation chronique ainsi qu’un haut niveau de stress oxydatif et de dérèglement mitochondrial sont de plus en plus liés à la manifestation de symptômes tels que la douleur, la fatigue, une mémoire défaillante, et la dépression, ce qui caractérise fortement au moins quelques patients souffrant du syndrome de fatigue chronique et de FM. » [9]
Avant de comprendre ce qui cause le dérèglement des mitochondries, voyons d’abord de quelle manière elles fonctionnent et comment notre corps génère l’énergie dont il a besoin pour vivre. Les mitochondries sont souvent appelées les centrales énergétiques des cellules. Ces petites organelles fournissent de l’énergie aux cellules vivantes afin qu’elles puissent survivre, se reproduire et croître.
Les mitochondries convertissent l’oxygène et les nutriments en adénosine triphosphate (ATP), des molécules riches en énergie dont nos cellules ont besoin pour réaliser toutes leurs fonctions. Cette voie métabolique, connue sous le nom phosphorylation oxydative, nécessite de l’oxygène et est la principale source d’énergie produite chez les organismes aérobies, tels que les plantes, les animaux et les êtres humains. Les cellules cérébrales et musculaires, qui nécessitent davantage d’énergie pour un fonctionnement optimal, contiennent des milliers de mitochondries.
Dans ce processus de génération d’énergie, également appelé « respiration aérobie », les mitochondries produisent également des radicaux libres volatiles qui causent des dommages oxydatifs aux mitochondries. Bien que le corps ait un système antioxydant-redox en place, tout déséquilibre dans cette équation a pour conséquence davantage de dommages aux mitochondries. Notre corps y réagit en régulant négativement la production d’ATP afin d’éviter qu’il n y ait du stress oxydatif supplémentaire, ce qui entraine davantage de fatigue.
De plus, la glycolyse est un autre moyen par lequel notre corps produit de l’énergie. Il s’agit d’une voie métabolique primitive qui se manifeste lorsque nous avons besoin d’énergie à un rythme plus rapide que celui auquel elle peut être fournie. Également appelée « respiration aérobie », ce processus utilise des molécules de sucre et non de l’oxygène pour générer de l’énergie. Il s’agit d’un moyen plutôt inefficace de générer des molécules d’ATP, ainsi que de l’acide lactique comme dérivé. Ce processus est utile lorsque nous avons besoin de produire de l’énergie dans un environnement faible en oxygène.
Par exemple, lorsque nous pratiquons une activité physique à forte intensité, comme le jogging ou la course, nos muscles ont besoin de plus d’énergie. Nous commençons à respirer plus rapidement et nos poumons ainsi que notre cœur tentent d’amener davantage d’oxygène à nos muscles actifs. Cependant, nous atteignons rapidement le stade où nos muscles nécessitent plus d’énergie, surpassant ainsi la capacité qu’a notre corps à fournir de l’oxygène aux muscles qui travaillent. C’est alors que notre corps passe de la méthode aérobie à la méthode anaérobie de production d’énergie. Cela a pour résultat une accumulation d’acide lactique, qui se dissocie en lactate et en ions H+, dans les muscles, ce qui provoque une sensation de douleur et de brûlure dans les muscles. Lorsqu’une personne normale et en santé cesse de courir, les cellules arrivent à facilement revenir au mode de respiration aérobie et la douleur cesse également. Toutefois, chez les personnes fibromyalgiques, ce retour ne se fait pas aussi facilement.
Tel qu’expliqué par la docteure Sarah Myhill [10], « la personne atteinte ne produit pas d’ATP à une vitesse suffisamment rapide pour que l’acide lactique redevienne de l’acétate (par le Cycle de Cori). Par conséquent, la personne atteinte est complètement sciée par la sensation de brûlure continue causée par l’acide lactique, l’empêchant ainsi de bouger, et peut-être bien par des dommages secondaires de l’acide lactique, qui, par exemple, peut (malheureusement) efficacement décomposer la matrice du collagène, qui maintient les cellules ensemble.
C’est-à-dire que l’acide lactique pourrait causer des déchirures musculaires microscopiques, ce qui se traduirait par des courbatures dans des zones locales et qui déclencherait un processus de guérison et de réparation par le système immunitaire. Il surviendrait également une libération excessive de radicaux libres lors de ce processus de réparation. Cela pourrait bien causer davantage de dommages musculaires chez les personnes dont le système antioxydant est faible. »
Les études ont démontré qu’un niveau accru de stress oxydatif entrainant un dérèglement mitochondrial (une diminution de la production d’ATP) est un phénomène très fortement observé chez les personnes souffrant de FM. Or, qu’est-ce qui provoque la défaillance des mitochondries? Il se trouve que les mitochondries ont besoin de plusieurs nutriments importants pour pouvoir fonctionner correctement, comme par exemple le magnésium, la coenzyme Q10, la vitamine B3 et l’acétyle L-carnitine. Une carence en ces nutriments – certains d’entre eux agissent également comme cofacteurs ou comme substrats dans le processus de production d’énergie – peut provoquer un dérèglement mitochondrial. De plus, le stress toxique dû à l’exposition à des produits chimiques, à l’inflammation, à une mauvaise alimentation, au stress mental, à un mauvais système antioxydant, à un déséquilibre hormonal et à une prise de médicaments à long terme peuvent facilement être également à blâmer.
Est-ce qu’un bon profil antioxydant peut aider?
Est-ce que cela signifie qu’un bon profil antioxydant peut aider à alimenter les mitochondries et, par conséquent, à soulager les symptômes douloureux ressentis par les personnes souffrant du syndrome de fibromyalgie?
Une récente étude menée en 2013 a examiné un large éventail de marqueurs oxydatifs et a découvert qu’il y avait un déséquilibre entre les oxydants et les antioxydants chez les patients souffrant de FM, ce qui les a amené à en conclure « qu’une faible activité des enzymes antioxydants peut causer du stress oxydatif par l’oxydation de l’ADN et des protéines, ce qui peut affecter l’état de santé des patients souffrant de FM. » [11]
Cette étude indique que le traitement de la fibromyalgie devrait être axé sur le fait de rétablir l’équilibre redox et d’inverser le stress oxydatif qui, très clairement, endommage les mitochondries, génératrices d’énergie. La supplémentation en vitamine C, en minéraux et en d’autres antioxydants, tels que la CoQ10, la L-carnitine, la vitamine D, la vitamine B, la vitamine C, le magnésium et le glutathion, peut aider à réaliser cela, en permettant aux mitochondries de produire plus d’ATP, en réduisant les dommages provoqués par les radicaux libres et en soulageant les symptômes des patients souffrant de FM.
Traduit par: Claire S. E
References:
- Viola-Saltzman M1, Watson NF, Bogart A, Goldberg J, Buchwald D. High prevalence of restless legs syndrome among patients with fibromyalgia: a controlled cross-sectional study. Journal of clinical Sleep Medicine: JCSM: official publication of the American academy of sleep medicine.. 2010 Oct 15;6(5):423-7.
- High rate of restless legs syndrome found in adults with fibromyalgia. Science Daily: American Academy of Sleep Medicine. October 15, 2010
- Civelek GM, Ciftkaya PO, Karatas M. Evaluation of restless legs syndrome in fibromyalgia syndrome: an analysis of quality of sleep and life. Journal of Back and Musculoskelet Rehabilitation. 2014;27(4):537-44. doi: 10.3233/BMR-140478.
- What Is Fibromyalgia? Fast Facts: An Easy-to-Read Series of Publications for the Public. National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases (NIAMS) Information Clearinghouse. National Institutes of Health
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- Castro-Marrero J, Cordero MD, Sáez-Francas N, Jimenez-Gutierrez C, Aguilar-Montilla FJ, Aliste L, Alegre-Martin J. Could mitochondrial dysfunction be a differentiating marker between chronic fatigue syndrome and fibromyalgia? Antioxidants and Redox Signaling. 2013 Nov 20;19(15):1855-60. doi: 10.1089/ars.2013.5346. Epub 2013 May 29.
- Sarah Myhill, Norman E Booth, and John McLaren-Howard. Targeting mitochondrial dysfunction in the treatment of Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome (ME/CFS) - a clinical audit. International Journal of Clinical and Experimental Medicines.
- Cordero MD, Díaz-Parrado E, Carrión AM, Alfonsi S, Sánchez-Alcazar JA, Bullón P, Battino M, de Miguel M. Is inflammation a mitochondrial dysfunction-dependent event in fibromyalgia? Antioxidants and Redox Signal. 2013 Mar 1;18(7):800-7. doi: 10.1089/ars.2012.4892. Epub 2012 Nov 16.
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- Sarah Myhill. Fibromyalgia - possible causes and implications for treatment
- Rubia M, Rus A, Molina F, Del Moral ML. Is fibromyalgia-related oxidative stress implicated in the decline of physical and mental health status? Clinical and Experimental Rheumatology. 2013 Nov-Dec;31(6 Suppl 79):S121-7. Epub 2013 Dec 16.
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