Le Jiaogulan (Gynostemmapentaphyllum) et les infections des voies urinaires

Les infections des voies urinaires (IVU) sont l'une des infections bactériennes les plus courantes au monde. Les femmes, les hommes ayant une hypertrophie de la prostate et les personnes atteintes de diabète sont particulièrement sujets aux infections urinaires. Saviez-vous que près de 50% des femmes auront au moins une infection des voies urinaires (UTI) au cours de leur vie?

La population microbienne dans l'anus et le vagin est la principale source de bactéries qui provoque une infection des voies urinaires et on pense que plus de 80% des infections urinaires non compliquées sont causées par l'Escherichia coli (E. coli). Les antibiotiques sont la première ligne de traitement et sont généralement efficaces, la personne commençant à se sentir mieux au bout de 1 ou 2 jours. Alors que même les infections aiguës peuvent être traitées efficacement avec des antibiotiques conventionnels, les chances de récurrence dans les semaines ou les mois qui suivent ne sont pas rares.

Pourquoi êtes-vous susceptible d'avoir une autre infection même après un traitement antibiotique complet?

L'utilisation répétée d'antibiotiques conduit à des bactéries résistantes aux médicaments qui ne répondent plus très bien au traitement conventionnel. Dans un autre mécanisme intéressant, des études montrent que les antibiotiques peuvent ne pas être capables de prévenir les infections récurrentes en raison de la persistance des bactéries dormantes intracellulaires. Qu'est-ce qui se passe exactement? Un article publié dans Pathogens explique que «la persistance bactérienne intravésicale explique l'inefficacité relative des antimicrobiens pour prévenir la récidive de l'infection puisque les bactéries intracellulaires et métaboliquement inactives constituent une cible difficile pour les antibiotiques conventionnels et la défense propre du corps» [1]. Voila ce qui arrive:

1. L'E.Coli pénètre dans la vessie et envahit ses cellules épithéliales.
2. Les bactéries se multiplient rapidement et forment des communautés bactériennes intracellulaires (GRV).
3. Les bactéries envahissantes infectent les cellules de surface qui meurent et sont excrétées avec l'urine, permettant aux bactéries un envahissement plus profondément.
4. Ici, les bactéries ne se multiplient pas mais forment des colonies dormantes connues sous le nom de réservoirs intracellulaires quiescents (QIRs). Bien que les voies qui réactivent ces bactéries dormantes ne sont pas entièrement comprises, on sait maintenant que les QIRs représentent des infections récurrentes des voies urinaires.
5. Ces bactéries intracellulaires forment un biofilm, un ensemble dense de microbes où les cellules adhèrent les unes aux autres et adhèrent à la surface en sécrétant des substances semblables à de la colle. Les composants du biofilm de l' E.Coli, curli fimbriae et de la cellulose, réduisent la réponse immunitaire et favorisent l'adhérence des bactéries aux cellules épithéliales de la vessie. La plaque dentaire et les plaies sont des exemples de formation de biofilms qui nous sont visibles. Bien que ces biofilms externes puissent encore être éliminés, l'inaccessibilité et l'augmentation de la résistance aux médicaments font qu'il est difficile pour les antibiotiques de se débarrasser des biofilms internes.

Une étude de 2010 dans PLoS Pathogens montre que «ces deux composants du biofilm ont été exprimés par une forte proportion d'isolats cliniques de l'E. coli. Le Curli a promu l'adhérence aux cellules épithéliales et la résistance contre le peptide antimicrobien humain LL-37, mais a également augmenté l'induction de la cytokine pro-inflammatoire IL-8. D'autre part, la production de cellulose a réduit l'induction immunitaire et donc retardé l'élimination bactérienne des reins. »[2]

Les infections récurrentes des voies urinaires peuvent être potentiellement dangereuses et causer de graves dommages aux reins au fil du temps; et peuvent même augmenter le risque de faible poids à la naissance d'un enfant et un accouchement prématuré. La situation exige clairement une stratégie de traitement beaucoup plus efficace que les antibiotiques conventionnels - ce qui ne conduit qu'à des souches résistantes de bactéries et de dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale fournissant un environnement biochimique encourageant les agents pathogènes à se multiplier).

Le Jiaogulan comme un remède naturel contre les infections des voies urinaires

Cela nous amène à une recherche qui montre comment le Gynostemmapentaphyllum (Jiaogulan) peut être un traitement efficace même pour les infections récurrentes des voies urinaires. Une étude publiée en 2015 dans le "Journal of Functional Foods" montre que la consommation de Jiaogulan peut permettre d'augmenter l'immunité inhérente des voies urinaires. Comment cela marche?

Premièrement, le Jiaogulan a de puissants effets anti-inflammatoires et contribue à réduire l'inflammation des bactéries dans la vessie. L'étude indique que le "Gynostemmapentaphyllum réduit les niveaux d'IL-8 et IL-6 dans les cellules épithéliales de la vessie." [3]. L'IL-8 et l'IL-6 sont des cytokines, des molécules protéiques qui signalent et activent d'autres cellules immunitaires, déclenchant une inflammation systémique.

Deuxièmement, l'herbe médicinale augmente l'immunité des voies urinaires en modulant l'expression des peptides antimicrobiens ou AMP. Ces petites protéines font partie intégrante de notre système immunitaire inné avec une capacité antimicrobienne à large spectre contre les agents pathogènes envahissants tels que les bactéries, les virus et les champignons. Les AMP sont produites par les neutrophiles du système immunitaire et également exprimées par les cellules épithéliales dans tout le corps. L'étude a révélé que le "Gynostemmapentaphyllum module l'expression des peptides antimicrobiens". Et encore plus intéressant, il a été constaté que les cellules épithéliales de la vessie chez les souris traitées augmentaient remarquablement une protéine AMP particulière, la Psoriasine, dont la forte contre-activité contre l'E. coli a été établie.

Alors que cette étude a été prouvée en utilisant des souris, les chercheurs croient que grâce à des travaux similaires, le Jiaogulan pourrait être un complément très important dans le traitement des infections récurrentes des voies urinaires, en particulier chez les patients diabétiques. En l'absence d'essais cliniques contrôlés contre un placebo, il pourrait être difficile de prouver les actions pour la santé de tant d'herbes médicinales aujourd'hui, mais les résultats in vitro et l'utilisation anecdotique des traitements médicinaux traditionnels indiquent clairement le potentiel des plantes médicinales comme le Jiaogulan dans le traitement et la gestion de nombreuses conditions graves. En outre, un vaste ensemble de recherches scientifiques prouve que le jiaogulan est une plante sûre sans toxicité potentielle ni effets secondaires. Sinon, pourquoi les Chinois en consommeraient-ils régulièrement depuis des centaines d'années?

Le Jiaogulan doit ses incroyables propriétés anti-inflammatoires et immunitaires à l'abondance des saponines, appelées gypenosides ou gynosaponines, qui sont par ailleurs structurellement très similaires aux glycosides trouvés dans le ginseng. Bien connu comme étant une herbe d'immortalité pour ses propriétés anti-vieillissement et de lutte contre les maladies, le Jiaogulan appartient également à un groupe rare d'herbes adaptogènes qui rétablit l'équilibre dans le corps et aide à faire face à l'usure induite par le stress et aux dysfonctionnements immunitaires, ainsi que sans effets secondaires.

Si vous cherchez un remède naturel pour les infections récurrentes des voies urinaires, essayez le Jiaogulan. Il est disponible à la fois sous forme de thé et de capsule. En tant que puissant anti-microbien et anti-inflammatoire, le Jiaogulancan s'avère extrêmement utile dans la lutte contre les infections bactériennes et la prévention des infections de la vessie. Vous pouvez également profiter de votre tasse de thé de Jiaogulan pour rester globalement en bonne santé car il renforce la capacité inhérente du système immunitaire - vous aide à faire face aux maladies et au stress beaucoup plus efficacement.

Bien que le Jiaogulan soit un produit sûr, nous ne le recommandons pas aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et allaitantes. Aussi, si vous prenez des médicaments, veuillez consulter votre professionnel de santé pour éviter tout potentiel conflit.

Traduit par: Anne-Sophie G

Références:

1. Petra Lüthje, Annelie Brauner. Novel Strategies in the Prevention and Treatment of Urinary Tract Infections. Pathogens. 2016, 5(1)
2. Kai-Larsen Y et al. PLoS Pathogens. Uropathogenic Escherichia coli modulates immune responses and its curli fimbriae interact with the antimicrobial peptide LL-37. 2010 Jul 22;6(7):e1001010.
3. Petra Lüthjea, Ezarul Faradianna Lokmanb, c, Corine Sandströmd, Claes-Göran Östensonb, Annelie Braunera. Gynostemma pentaphyllum exhibits anti-inflammatory properties and modulates antimicrobial peptide expression in the urinary bladder. Science Direct. Journal of Functional Foods. Volume 17August 2015, Pages 283–292

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