L’immunothérapie pour le cancer (SQ-51)
L’immunothérapie est une nouvelle approche qui utilise le système immunitaire du corps pour combattre le cancer, un « démon » qui demeure manifestement l’une des maladies les plus mortelles. Notre système immunitaire – avec son armée de cellules, substances chimiques, tissus et organes spécialisés – combat et protège notre corps contre un éventail de pathogènes causant des maladies. Et il PEUT même détruire les cellules cancéreuses.
Le système immunitaire se sert de cellules spéciales et de mécanismes complexes pour cibler et combattre les cellules cancéreuses. Avec l’évolution de notre compréhension de ces mécanismes, de nouvelles pistes palpitantes s’ouvrent à nous pour nous permettre de gérer le cancer, avec pour résultat une meilleure qualité de vie, une plus longue durée de vie et un taux de récidive plus faible.
Comment notre système immunitaire fonctionne
La capacité de notre système immunitaire à identifier et à cibler de manière sélective les envahisseurs étrangers, tels que les bactéries, les virus, les parasites et les champignons, tout en laissant intactes les cellules et tissus sains, est remarquable. Nous avons déjà discuté du fait que notre système immunitaire est suffisamment intelligent pour pouvoir distinguer les cellules saines de celles qui ne le sont pas dans l’un de nos articles précédents, «
Le système immunitaire et les agents pathogènes ».
Autrement dit, les envahisseurs étrangers, ou germes, contiennent des protéines appelées antigènes. Notre système immunitaire ne reconnait pas ces protéines comme faisant partie de notre corps et déclenche une attaque pour se débarrasser d’eux.
Pourquoi la capacité du système immunitaire à combattre le cancer est limitée?
Notre système immunitaire a de la difficulté à gérer les cellules cancéreuses puisqu’elles développent divers mécanismes pour échapper à l’attaque. Mais surtout, le système immunitaire ne voit pas toujours les cellules cancéreuses comme étant quelque chose d’étranger. C’est parce que ces cellules émergent de nos propres cellules. Il y a cancer lorsque nos cellules normales subissent une série de mutations et commencent à croitre de manière incontrôlable – jusqu’à ne plus ressembler à des cellules saines.
De plus, les cellules cancéreuses trouvent plusieurs manières de semer le système immunitaire – s’infiltrant et traversant facilement ses défenses. Ainsi, elles continuent de croitre et de se propager dans le corps sans aucune contrainte, tout en empêchant avec succès le système immunitaire de les attaquer.
Les scientifiques ont reconnu ce modèle et ont découvert des moyens de soit :
- Stimuler la réponse du système immunitaire pour combattre plus efficacement les cellules cancéreuses, soit
- Habiliter le système immunitaire à identifier et à cibler les cellules cancéreuses
Voici donc en quoi consiste l’immunothérapie.
Types d’immunothérapies pour le cancer
- Anticorps monoclonaux
Les anticorps monoclonaux agissent généralement en exposant les cellules cancéreuses au système immunitaire, les rendant ainsi plus vulnérables à l’attaque. Comment est-ce que cela fonctionne?
- Le système immunitaire attaque les pathogènes envahisseurs en reconnaissant des protéines ou marqueurs (antigènes) spécifiques sur ces substances étrangères.
- Le système immunitaire produit des anticorps. Ces protéines spécialisées se lient aux antigènes pour neutraliser les pathogènes.
- Les chercheurs peuvent créer des anticorps en laboratoire qui peuvent peut cibler un antigène spécifique trouvé sur les cellules cancéreuses. Ceux-ci sont connus sous le nom d’anticorps monoclonaux (AcM).
Vous trouverez plus d’informations sur les anticorps monoclonaux ici
- Inhibiteurs de points de contrôle
Il s’agit de médicaments spécialement conçus pour bloquer la capacité des cellules cancéreuses à échapper aux attaques du système immunitaire. Comment est-ce que cela fonctionne?
- Chaque fois que le système immunitaire est en mode d’alerte, le corps crée certains points de contrôle dans la réponse immunitaire. Il s’assure que les cellules immunitaires ne ciblent par des cellules saines par erreur.
- Les cellules cancéreuses ont appris à reconnaitre ces points de contrôle et profitent de cette propriété pour empêcher les cellules immunitaires de les attaquer davantage.
- Les inhibiteurs de points de contrôle empêchent les cellules cancéreuses d’utiliser ces points de contrôle; et réactivent l’armée du système immunitaire, qui est composée de cellules T et de cellules B, pour combattre le cancer.
Par exemple, les médicaments tels que le Pembrolizumab (Keytruda) et le Nivolumab (Opdivo) sont utilisés pour cibler le PD-1 – un point de contrôle de protéines sur les cellules T. selon l’ American Cancer Society, on a découvert que ces médicaments sont bénéfiques pour le traitement de plusieurs types de cancer, « dont le mélanome cutané, le cancer du poumon non à petites cellules, les cancers du foie, de la tête et du cou, et le lymphome Hodgkin ».
Vous trouverez davantage d’informations sur les inhibiteurs de points de contrôle ici.
- Thérapie adoptive de cellules
T L’objectif ici est de stimuler le nombre ainsi que les fonctions des cellules T – ce qui les aide à déclencher une attaque beaucoup plus féroce contre le cancer. Comment est-ce que cela fonctionne?
- Le médecin prélève des cellules T de la tumeur du patient.
- Les cellules T extraites sont restructurées en laboratoire – en stimulant leur nombre et leur capacité naturelle à détecter et à détruire les cellules cancéreuses.
Cette thérapie s’est jusqu’à maintenant avéré avoir un immense potentiel pour le combat de la leucémie et du lymphome autant chez les enfants que chez les adultes [1].
- Cytokines
Nos cellules immunitaires libèrent certaines substances chimiques, appelées cytokines, qui favorisent la régulation de la croissance et des fonctions d’autres cellules immunitaires. Ces substances chimiques jouent également un rôle crucial dans la manière dont le système immunitaire réagit au cancer. Dans le cadre de cette thérapie, les cytokines, plus précisément les interférons et les interleukines, sont injectées aux patients. Comment est-ce que cela fonctionne?
- L’interleukin-2 (IL-2) est une substance chimique qui aide les cellules immunitaires à croitre et à se répliquer bien plus rapidement. Une version laboratoire de l’IL-2 a été approuvée pour le traitement du mélanome et du cancer rénal avancé [3].
- Les interférons sont des substances chimiques qui aident le corps à développer une résistance contre les cancers et les infections. Des trois types d’interférons (IFN-alfa, IFN-beta and IFN-gamma), seul l’IFN-alfa est utilisé en immunothérapie. On pense que l’IFN-alfa agit par le biais de plusieurs mécanismes; par exemple, en augmentant l’efficacité du système immunitaire à cibler les cellules cancéreuses ou en ralentissant directement la croissance des cellules cancéreuses. L’IFN-alfa agit possiblement aussi en limitant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, qui fournissent davantage de nutriments à la tumeur.
Vous trouverez plus d’informations concernant la manière dont les cytokines peuvent aider à traiter divers types de cancers ici.
- Vaccins contre le cancer
Ces vaccins agissent de la même manière que les vaccins ordinaires, qui se servent de virus ou de bactéries affaiblis ou détruis pour déclencher une réponse immunitaire. Comment est-ce que cela fonctionne?
- Ces vaccins sont faits à partir de cellules cancérigènes ou d’antigènes. Parfois, ces vaccins sont créés en laboratoire, en extrayant les cellules immunitaires du patient et en les exposant aux cellules cancéreuses.
- Lorsqu’injectés, ces vaccins aident le système immunitaire à déclencher une meilleure réponse pour détruire les cellules cancéreuses.
- Certains vaccins aident à traiter le cancer et empêchent même ce dernier de récidiver suite aux traitements conventionnels. On pense également que certains vaccins peuvent prévenir certains types de cancers.
Cette thérapie s’est avéré avoir un potentiel, mais elle n’en est qu’aux premiers stade. Plusieurs études et essais cliniques sont en cours en vue de déterminer l’efficacité et les effets secondaires de ce traitement. Provenge® est le seul vaccin approuvé par les ÉU pour traiter le cancer jusqu’à aujourd’hui. Il est utilisé pour traiter le cancer avancé de la prostate lorsque la thérapie hormonale ne donne pas le résultat escompté [3]. Il y a actuellement un recours collectif en cours au Japon à l’égard d’un vaccin pour le cancer du col de l’utérus, ce qui indique que de plus amples recherches doivent être menées dans ce domaine.
Il y a tout un engouement autour du fait que l’immunothérapie pourrait être bénéfique pour le traitement de divers types de cancers. Mais elle est toujours en essai clinique et elle est donnée aux patients en stade avancé ou à ceux dont le cancer a récidivé ou s’est propagé suite au traitement conventionnel.
Oui, cela comporte des risques. C’est parce que l’activation ou la stimulation des fonctions du système immunitaire peut avoir l’effet contraire. Il est probable que le système immunitaire se mette à attaquer les cellules et tissus sains du patient.
Traduit par: Claire S. E
Références :
- Is Immunotherapy Right for You? Cancer Support Community.
- Cancer Immunotherapy. Non-specific cancer immunotherapies and adjuvants. American Cancer Society
- Cancer Immunotherapy. Cancer Vaccines. American Cancer Society
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